Calculateur freelance
On l’a souvent demandé, du coup, dans cet article, j’ai redéveloppé le calculateur freelance de kobone (paix à son âme) que j’ai mis à votre disposition pour vous aider à déterminer le tarif de votre logo tout en reprenant en compte la cession de droits. Nous verrons ensuite comment calculer votre tarif jour moyen et pourquoi intégrer la cession de droits dans votre devis.
Un calculateur de devis pour freelances
Ce calculateur freelance de devis est similaire à celui qui était présent sur le regretté forum de Kob-one. Simple d’utilisation, il permet de vous accompagner dans l’établissement de vos devis pour la création d’un logo. En rentrant les données de production, exécution et suivi de projet ainsi que les droits d’utilisation, vous aurez une évaluation du coût de la prestation.
Les tarifs freelance sont-ils trop élevés ?
« C’est trop cher », « Je n’ai pas le budget »… Dans un monde dans lequel on ne cesse de chercher à tirer les prix toujours plus bas et où l’on trouve moult tutoriels, les clients ne comprennent pas ces tarifs.
Le freelance a donc tendance à baisser son prix ou à accepter des échanges de procédés.
Pourquoi les clients peuvent-ils trouver les tarifs trop élevés ?
Le graphiste est un créatif
Élémentaire, mon cher Watson ! Malheureusement, une très grande partie du problème se situe ici.
Mon cousin qui connait l’informatique peut me le faire pour moins cher que ça !
les clients
Quel graphiste n’a jamais entendu cette phrase ? Elle résume tout !
Ils ne remettent pas en considération le prix d’une baguette de pain, d’un garagiste ou de la construction de leur maison.
Les clients éprouvent beaucoup moins de difficulté à discuter du prix sur quelque chose qu’ils peuvent toucher, où ils vont se rendre compte de la valeur de l’objet.
Vous-même, parfois, vous ne comprenez pas qu’une toile de peinture se vende aussi cher, par exemple.
Ils ne se rendent pas compte des coulisses du métier. Pour eux, le travail d’un Graphiste ou Webdesigner reste flou, surtout quand ils trouvent des dizaines de tutoriels qui leur expliquent que « c’est facile ». À leur sens, ça se résume souvent à l’utilisation d’un logiciel.
L’incompréhension des tarifs freelance : faute aux tutoriels ?
Comme je viens de le citer, le web regorge de tutoriels.
La plupart des clients ou des entrepreneurs, lorsqu’ils visionnent un tutoriel sur le web, oublient le but même de l’existence du tutoriel pour son créateur.
Les tutos sont une passerelle vers les prestations du pro. Le principe même du tutoriel est de créer une audience, une communauté prête à acheter les services du professionnel.
Cependant, si le cuisinier donne toute sa recette, le client n’a plus besoin du cuisinier. Le cuisinier donnera juste quelques astuces sans pour autant tout dévoiler.
Le professionnel doit donc trouver le juste équilibre. Ainsi, les tutoriels vous offrent les bases, mais pas de quoi vous donner l’œil de quelqu’un du métier ni son expertise.
Avoir des connaissances complètes grâce aux tutoriels n’est pas impossible, mais cela demandera des centaines d’heures de travail et de recherches.
Un tutoriel pourra cependant s’avérer très utile pour peaufiner vos connaissances.
Pour les clients friands de Youtube, les devis proposés par un professionnel seront bien souvent trop chers.
Pour eux, un logo, c’est juste un visuel et un site web, c’est juste installer un builder sur un CMS et on trouve le mode d’emploi sur le web.
L’incompréhension des tarifs freelance : les lowcost
Suite au COVID et à ces tutoriels qui envahissent le web, beaucoup ont ouvert leur micro-entreprise dans le domaine en proposant des sites ou des logos à des prix cassés. Généralement, ils viennent même dénigrer les professionnels qui vendent des sites ou des logos « trop chers ».
Mais là encore, vous avez en face de vous des profils qui n’ont pas les compétences complètes pour la plupart ou qui cassent les prix du marché, car c’est juste un complément de salaire.
Dans la majeure partie des cas, les prestations proposées par ces low-costs ne seront pas de même qualité qu’un pro qui propose de vrais tarifs.
Je sais que ça peut être plus que frustrant. Mais face à des clients qui ne veulent pas y mettre beaucoup d’argent, gardez vos forces et ciblez le bon persona.
Le problème du statut de micro-entrepreneur
Pour compléter la fin de mon dernier paragraphe, je rajouterais que ce qui peut faire penser que les tarifs sont élevés, c’est le refus de nombreux clients qui vous disent « C’est trop cher John ! » et vous vous mettez à douter.
Cependant, j’ai l’impression que cela vient beaucoup du statut de micro-entrepreneur de vos clients.
J’ai pu observer que beaucoup de micros qui ouvrent leur entreprise ne veulent pas y mettre de budget.
Ils ne pensent pas en investissement, mais en coût. Ils se tournent donc vers des low-costs qui peuvent répondre à leur demande.
Cependant, comme je l’ai souvent indiqué à ces clients qui n’avaient pas de budget à y consacrer :
Gardez votre argent ! Si vous n’avez pas le budget pour faire un site internet qui convertit, utilisez les réseaux .
Si vous n’avez pas le budget pour un logo, prenez une belle police et faites un visuel sympa. Ça vous suffira pour vous lancer.
Conseillez ces clients qui arrivent vers vous sans budget plutôt que de baisser vos tarifs.
Quid des propositions du type « On fait un échange de bon procédé, je parlerai de vous » ?
Essayez de proposer un deal similaire au supermarché du coin ou à votre boulanger, je ne suis pas sûre qu’ils vont accepter… Ce genre de deal, à moins d’avoir une renommée mondiale, ne vous apportera rien et ne paiera pas vos factures.
La mondialisation
Malheureusement, vous n’y échappez pas non plus en tant que créatif. Les artisans connaissent le « made in China », vous êtes même les premiers à consommer ce type de produits.
Grâce à des plateformes de type Fiverr, la concurrence est rude.
Un freelance indien n’aura pas les mêmes charges qu’un freelance français. Les tarifs seront donc bien différents et il proposera un service de qualité similaire.
D’un point de vue personnel, je respecte ce type de prestataires. La mondialisation, c’est le jeu, mais au moins le client a un produit de qualité.
Avec un low-cost, souvent, le client dépense de l’argent pour n’avoir qu’un outil non pertinent ou qui ne lui rapportera rien.
Calculer le prix d’une prestation de logo ou site web avec le calculateur freelance
Déterminer son TJM
Utiliser le calculateur freelance vous permettra de vous aider à établir vos devis.
Cependant, il faut déterminer son tarif jour. Pour cela, vous devez prendre plusieurs éléments en compte.
Vous n’avez pas de clients tous les jours
On estime qu’un pro dans le domaine travaille environ 15 jours, le reste du temps étant consacré à l’administratif ou à la prospection. C’est donc du travail non effectif, mais qui doit être comptabilisé.
C’est bien différent qu’un commerçant qui verra 10, 20, 30 clients passer sa porte tous les jours. Vous en aurez peut-être 1 ou 2 dans le mois.
De plus, vous devez compter vos congés. Vos vacances ne sont pas payées. Elles correspondent à une mise en pause de l’entreprise. Il faut qu’une partie de votre tarif horaire comprenne une somme à mettre de côté pour vos congés.
Vos charges
Si vous êtes autoentrepreneur, vous aurez 22% d’URSSAF, ce qui n’est pas grand-chose par rapport à une société qui se rapproche des 40%. Derrière, rajoutons vos impôts (environ 30 % pour une tranche entre 27 479 € et 78 570 €) et votre taxe professionnelle qui peut être très chère selon votre domiciliation.
Prenons l’exemple d’un graphiste qui réalise un logo à 900 € avec la charte et 3 propositions (soit 2.5 / 3 jours de travail).
Dans notre exemple, il a approximativement 2 clients par mois, soit 1 800 €.
- Sur ces 1 800 €, il va reverser 22%, il lui restera 1 404 €.
- En fin d’année, il aura eu un chiffre d’affaires de 16 848 € et un taux d’imposition de 11%.
- Il lui restera 14 994 €.
- Sa taxe professionnelle dans sa commune est de 400 €, donc 14 594 €.
- Ramené en mensualité, ça lui fait un revenu de 1 216 € net.
Il devra également retirer toutes les licences de ces logiciels, les assurances et les charges annexes à son entreprise (essence, électricité, etc.). Pour rappel, rien n’est déductible en autoentreprise.
Prévoyances, retraites
Dans ce chiffre d’affaires, le statut d’AE ne vous protège pas beaucoup pour les aléas de la vie, contrairement à un salarié.
Arrêt maladie
En cas d’arrêt maladie, vous avez droit à 1/730e de votre revenu annuel moyen des trois dernières années.
- Si l’on reprend notre exemple et que l’on imagine qu’il a eu le même revenu pendant 3 ans, cela correspond à 23 € / jour.
- Pour un entrepreneur qui aurait eu 3 ans d’activité, fait 7 000 € la première année, 16 000 € la deuxième et 10 000 € la troisième, le montant serait de 15 € par jour.
- Pour un entrepreneur ne dépassant pas les 4 399,20 €, aucune indemnité n’est versée.
Attention cependant
- Un arrêt de moins de 7 jours ne reçoit pas d’indemnités.
- Vous aurez 3 jours de carences.
- Vous êtes limités à 360 jours pour 3 ans.
- 90 jours en cas de temps partiel thérapeutique sur 3 ans.
- 3 ans pour un arrêt de longue durée.
La solution est de souscrire à une prévoyance, vous cotisez pour avoir un complément de revenu en cas d’arrêt maladie de longue ou courte durée. Souscrire à une prévoyance est primordial.
Selon votre prestataire et le montant souhaité, vous dépensez plusieurs dizaines d’euros mensuels.
La retraite
Si vous restez sur le statut de base de l’autoentrepreneur, sachez que le montant de votre retraite correspond à 50% de votre CA moyen (en brut, bien entendu).
Je pense honnêtement que les prochaines années, notre système de retraite actuel risque de disparaître. Il est donc plus que pertinent de souscrire à ces plans retraites pour préparer votre avenir personnel.
Si on reprend donc notre entrepreneur qui a en moyenne 16 848 € brut, il touchera en retraite 8 424 € de retraite par an brut, soit 702 € brut par mois.
Prévoyances, retraites, vos montants peuvent se chiffrer à plusieurs centaines d’euros mensuels.
Loyer, factures, courses
Votre entreprise va vous permettre d’absorber les frais au quotidien, vous devez pouvoir vivre avec votre revenu.
Avec l’inflation, en mars 2023, le budget alimentaire mensuel par personne se rapprochait de 200 €, sans compter le prix de l’énergie.
Comprenez donc que votre tarif horaire doit pouvoir absorber tous vos frais et vous permettre de vivre.
L’expérience
Un des leviers que vous pouvez actionner est votre expérience.
Il est normal qu’un novice facture moins cher qu’un expert. L’expert apportera une vraie plus-value à votre projet et pourra vous garantir des résultats.
N’hésitez pas à augmenter vos tarifs au fur et à mesure de vos années d’expérience.
Cependant, ce n’est pas parce que vous êtes novice que vous devez sous-vendre vos services.
Quel est le bon TJM (tarif jour moyen) du freelance créatif ?
Le bon tarif est celui qui vous correspond en fonction de ce que vous apportez à votre client, de votre business et de vos charges personnelles.
Cependant, on estime que le tarif minimum d’un freelance web ou print français se situe à environ 350 €/jour. C’est pourquoi je l’ai utilisé comme montant par défaut dans ce calculateur freelance. Ce tarif permet d’absorber les principaux frais et de garder une petite plus-value pour les extras. À condition de faire un minimum de contrats tous les mois, bien entendu.
Les droits d’auteur
Ce paramètre est bien souvent oublié par beaucoup de freelances alors que vous êtes dans votre juste droit..
Le droit moral
Il repose sur l’article des Droits moraux (Articles L121-1 à L121-9) du code de la propriété intellectuelle.
Lorsque vous créez un logo, vous en êtes l’auteur strict. Personne ne peut prétendre que cette œuvre lui appartient, et cela, peu importe le document que l’on vous fait signer. De ce fait, vous pouvez choisir ou non de donner des droits d’utilisation de votre œuvre. Cependant, en aucun cas, elle pourra être modifiée.
Le droit patrimonial
Il s’agit des droits d’exploitation. Ils sont intégrés dans le calculateur freelance que je vous ai proposé. Vous pouvez donc autoriser un client à diffuser votre œuvre en public sur une période donnée ou lui autoriser de la reproduire sur des supports donnés.
On établit ces conditions sous ce que l’on appelle une cession de droits.
La cession de droits
C’est le contrat qui vous unit avec votre client concernant l’utilisation de votre œuvre.
Ainsi, vous déterminez le délai d’utilisation, son aspect géographique (mondial, national…) mais également les supports de diffusion. Tout peut être cadré. Cependant, attention à bien rédiger votre cession. Seront uniquement protégés tous les éléments listés dans le contrat. Si vous deviez réaliser d’autres supports pour votre client, une nouvelle cession de droits devra être rédigée.
Dans le calculateur freelance, ce calcul de cession a été fait par le biais du pourcentage. Cependant, vous pouvez effectuer votre cession en utilisant le barème du journal officiel qui est très bien détaillé sur le site du kit de survie du créatif.
Prenons par exemple une cession de droit sur 5 ans.
Au bout de 5 ans, le client devra repayer une cession pour continuer à utiliser son logo. Je facture mon logo 1050 € :
Je compte donc 157 € pour une utilisation sur 5 ans Je compte 315 € pour une diffusion nationale Au bout de 5 ans, mon client devra repayer la cession pour continuer à utiliser mon logo.
Ce contrat permet donc au freelance de récupérer un petit pourcentage sur le bénéfice créé grâce à son œuvre.
En bref le tarif d’un freelance et l’utilisation du calculateur freelance
Ce calculateur freelance vous aidera à établir un devis sur vos prestations créatives. Cependant, veillez à bien déterminer votre TJM afin de couvrir toutes vos charges. Ne cédez pas aux tarifs low-cost, même si cela peut être difficile de trouver des clients qui veulent y mettre le budget.
De plus, n’hésitez pas à intégrer vos droits de cession. C’est votre droit légitime en tant que créatif. Néanmoins, veillez à ce que votre contrat soit fait en bonne et due forme afin qu’il soit valide.
Créez un site internet sur mesure, conforme RGPD, sécurisé, optimisé pour votre référencement